Site icon Jukendo World

Mon voyage au coeur du Jukendo – Klara – Jour 55 à 57

14.09

Ces derniers jours, nous avons pratiqué de nombreux entraînements autour du shiai: comme c’est justement mon point faible, cela tombait à pic. Je dois souvent repenser aux paroles entendues, car j’ai besoin d’être davantage confiante en jigeiko. Mon manque d’expérience fait que j’ai tendance à me sous-estimer, alors qu’en fait, j’arrive à me débrouiller et on ne m’éclate pas en mille morceaux. En revanche, cela ne signifie pas que j’arrive à marquer n’importe quelle personne: j’ai encore du chemin à faire avant d’y arriver.

Comme toujours, on fait beaucoup d’exercices de base ainsi que des exercices qui nous demandent davantage de déplacements, le recul puis l’attaque, tout en restant bien en équilibre sur les pieds avec une garde solide. Le niveau de Claudia est vraiment incroyable, surtout si l’on considère qu’elle ne s’entraîne que depuis quelques jours. Je suis vraiment heureuse de voir la pratique du jukendo se développer parmi de nombreuses personnes. Jukendo étant simple et amusant, la passion pour cet art martial ne peut être que contagieuse et j’ai hâte de revenir en Pologne pour aider encore davantage à sa diffusion. Ouais!

 

15.09

Le dojo situé au second étage du gymnase de Kasugai est aussi nommé, le “dojo au double vitrage”, car il y a toute une rangée d’énormes fenêtres semi-automatiques qui donnent un peu d’air et beaucoup de soleil (ce qui est parfois problématique lorsque cela aveugle quelqu’un, surtout lors des kata et des choses hilarantes se produisent. Mais j’aime ça!). Terada sensei nous laisse parfois la possibilité de diriger l’échauffement et les exercices de base. Je suppose qu’il fait cela pour nous préparer lorsque nous serons seuls dans le vaste monde des budo. Bien que l’idée d’aider d’autres personnes à trouver leur voie dans le jukendo soit emballante, je dois admettre que je crains également la perte du regard bienveillant de l’un des meilleurs sensei au monde.

On s’est aussi entraîné au combat shiai, on s’est surtout concentré sur l’attaque, utilisant les ouvertures et les créant soi-même. J’ai toujours beaucoup de mal à mettre en place mes tactiques, qu’elles soient bonnes ou non. Pourtant, j’ai eu une petite réussite avec les parades. L’idée est que la garde doit être suffisamment solide pour protéger le kata, donc tout l’art de la parade semble résider dans les mouvements très subtils du poignet avant. Et ça marche, comme j’ai pu le constater aujourd’hui. Je suis sûre que tout cela me sera très rapidement bénéfique. L’un des exercices que j’ai particulièrement apprécié est celui où l’on doit réagir après avoir reçu un coup et attaquer sur-le-champ. Cela demande d’avoir un bon sens de l’équilibre, une posture correcte, de savoir juger des distances ainsi que d’agir avec rapidité pour aller en avant et en arrière. Mes jambes étaient bien crevées après tout ça.

 

16.09

Aujourd’hui nous nous sommes entraînés à Chita, un endroit que je commence réellement à aimer. C’est là où j’arrive généralement à bien combattre et à prendre du plaisir à le faire! Lors de cet entraînement, outre Terada sensei, on a eu la chance de rencontrer Hisatsune sensei et l’un des élèves de Terada sensei. Comme tous les autres entraînements, on a commencé par les bases et un grand nombre de harai waza. Ensuite, on est passé tranquillement aux oji waza, les contre-attaques et on a ajouté encore et encore davantage de mouvements. Des kakarigeiko ont suivi avec le partenaire qui bloque toutes les frappes, donc il a fallu que je pense à ce que j’étais en train de faire.

Pendant les ippon shobu (match rapide en un point), tout ce que je pouvais faire, c’était charger, donc j’ai chargé de tout mon cœur. Les jigeiko ont réellement été une partie de plaisir, car ça ne prenait guère de temps avant que deux personnes puissent combattre tout leur soûl, puis attendre pour le prochain combat. J’ai aussi réussi à remarquer, pour la première fois, les réactions de mes adversaires face à certains de mes mouvements. J’ai observé que la personne avec laquelle j’ai combattu aujourd’hui, ouvrait un peu son shita quand je mettais une pression sur son omote. Je n’étais pas assez bonne pour utiliser une telle opportunité, mais je l’ai vue et j’en suis assez fière. C’était aussi la première fois que quelqu’un me poussait tout autour du dojo, mais sans force ni même avec un brin de malice. Je suppose qu’il souhaitait juste m’apprendre comment réagir. J’ai réussi à garder les pieds bien à terre, à ne pas perdre complètement ma garde et à récupérer assez rapidement pour attaquer. J’ai ainsi surpris le propriétaire du dojo, un incroyable sensei de 90 ans. Je suppose qu’il a déjà dû voir un nombre incroyable d’étudiants à des niveaux différents de progression, donc son éloge m’a vraiment fait plaisir. Bon, je n’ai tout de même pas pu m’en sortir sans quelques “c’est bien, mais..” 🙂

 

*Voici un article d’une série continue de post écrits par l’une de nos traductrices et auteur invitée, Klara. Elle a récemment commencé le jukendo et profite d’une visite de trois mois au Japon, avec son partenaire Lukasz, pour continuer son apprentissage dans cette discipline.*

Quitter la version mobile