Le dernier jour du stage en Pologne a eu lieu le même jour que le plus grand événement caritatif de Pologne: Wielka Orkiestra Świątecznej Pomocy. Le dojo a organisé une porte ouverte pour cette occasion et on nous a demandé de faire une démonstration de Jukendo.
Lorsqu’on présente les kata à des personnes qui ne connaissent pas cet art, j’aime bien essayer d’expliquer le caractère unique de ses kata. Par chance, je ne parle pas Polonais donc je n’ai pas dû à le faire. Voici les éléments que j’aime mettre en avant quand j’explique les kata:
- Le rythme et la prise en compte de Okori. Okori (起こり) peut être ici traduit littéralement par “le commencement” ou “l’origine”, mais le kanji peut aussi signifier “se réveiller”. Je trouve ça plutôt amusant de “réveiller son adversaire” (j’adore les blagues ringardes). Le premier kata démontre tout particulièrement ce concept: lorsque Uchikata commence à bouger, shikata est déjà prêt et frappe finalement le premier. Cette situation se reproduit souvent dans les shiai. Je trouve que l’un des éléments les plus intéressants dans les kata de Jukendo est que les situations démontrées sont très proches de celles qu’on trouve dans les shiai, en comparaison avec le kendo ou le naginata.
- Le Zanshin est particulièrement mis en avant dans les kata. On passe probablement la plus grande partie du temps à s’exercer à faire zanshin lorsqu’on fait les kata. Le zanshin est assez difficile à expliquer, et de nombreuses personnes l’exécutent de manières différentes. On doit donner au maximum l’impression d’être complètement capable d’attaquer à nouveau et d’être dans un total contrôle de son adversaire. C’est quelque chose d’assez évident quand on voit quelqu’un le faire mais c’est si dur de le mettre en place soi-même. Pendant un match une attaque sans zanshin ne sera que rarement accordée alors qu’on observe souvent des attaques médiocres avec un excellent zanshin récompensées par un ippon.
- L’aspect miroir du kata. C’est ce qui est aussi le plus évident dans les kata Mokuju/Mokuju et Tanken/Mokuju. Le Mokuju/Mokuju Kata, n. 5 par exemple, est effectivement la reproduction du kata n.1 mais ici la personne qui fait la première frappe se trompe. On retrouve la même chose pour les kata 6/2, 7/3 et 8/4. Apprendre les points faibles des techniques et comment contrer ces points sont des éléments que je n’ai pas vu aussi explicitement dans les kata d’autres budo.
- On laisse (parfois) le sabre gagner! J’ai fait de nombreux kata avec “différentes armes” contre le sabre, et le sabre normal ne gagne jamais. Même dans les kata de kendo, dès que quelqu’un pratique une arme autre que le sabre d’un longeure normale, ils ont tout suite l’avantage et ils gagnent. C’est pas mal d’être (occasionnellement) sympa avec le pauvre kendoka!
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