Tournoi de Jūkendō de Kasugai 2018 : Individuelles Féminines – Match 1-4

Par Simon Larson

Il s’agit d’une compétition en ippon shōbu, victoire en 1 point. C’est relativement courant en Jūkendō, et c’est un format à haute tension (pour moi en tous cas). Vous devez aborder le match prêt à bondir, un moment d’hésitation ou d’incertitude offrant souvent une victoire facile à votre adversaire.

Comme vous pouvez le voir dans ces deux matchs, il ne vaut mieux pas flâner. Shō ippon (marquer dès la charge initiale) est extrêmement bien vu, et les arbitres semblent vouloir l’accorder. C’est selon moi très révélateur quant à l’état d’esprit du Jūkendō et du Tankendō. Les autres Budō que j’ai pu pratiquer ne me semblent pas mettre autant l’accent sur ce côté “Jette-toi à 100% dans l’attaque et fais confiance à ton entraînement” dès le commencement du match. Beaucoup de matchs que j’ai pu faire ou voir commencent avec les adversaires qui “s’éloignent l’un de l’autre et réfléchissent 5mn”. Quand j’ai commencé le Jūkendō je me suis rendu compte que cette approche était le meilleure moyen de terminer façon “Qu’est-ce qui vient de me rouler dessus? Et comment?”

Cela dit, vous vous retrouverez souvent devant un adversaire meilleur et plus rapide, et shō ippon ne marchera simplement pas. Vous devez alors maintenir la pression. Dans le premier match, l’adversaire d’Ewa est plus rapide, mais contre-attaquant immédiatement Ewa ne laisse pas Kawaguchi prendre le contrôle du rythme du match. Chaque fois qu’Ewa recule pour reprendre la distance ou pour parer, elle attaque immédiatement après.

En conséquence Ewa marque à 01:00. On peut voir la pratique de variations rapide du dai ichigeiko transposée quasi parfaitement en shiai. C’est pour moi le signe d’un exercice valable.

Dans le troisième match on peut voir une autre choses importante concernant les contre-attaques. Selon moi elles ne devraient pas être statiques. J’ai moult fois fait ce que je pensais être la contre-attaque parfaite, en restant immobile au cours du match. Je pense que les arbitres sont moins enclins à donner un point à une personne statique qui ne met pas de pression. Donc, soyez mobiles, même si vous n’avez pas l’impression de mettre la pression cela viendra en son temps.

Takeuchi met la pression et se lance pour shō ippon, mais ralentit ensuite à la limite de l’allonge de Yoshida. La pression initiale déclenche l’attaque de Yoshida qui est ensuite contrée en urabarai.
Vous noterez qu’Ewa tente la même chose et échoue à 0:24. Je pense que la différence tient à la vigilance et au contrôle du maai. Takeuchi ralentit à distance suffisante pour avoir le temps et la distance pour une frappe après harai. Ewa laisse trop rentrer son adversaire. De nombreux exercices peuvent aider à mieux appréhender les infimes différences de distance. Un de mes préférés (même s’il s’agit d’une version un peu plus avancée de urabarai) nous vient de Yamaguchi sensei; on peut voir ici: https://jukendo.world/fr/2019/01/31/yamaguchi-sensei-lecon-no2-tsuki-mae-tsuki-kaeshi-tsuki/

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par Anders Noren.

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