Chokutotsu / Omote / Tsuke / Uwadô

Chokutotsu, Omote, Tsuke, Uwadô correspondent tous à la même chose, mais ils sont exécutés dans des contextes différents.  

  • Chokutotsu (Attaque (Tsuki) directe): Souvent utilisé pour les noms d’exercices: Chokutotsu San Bon (3 fois)
  • Omote (et Ura) décrivent les positions relatives des deux mokuju lors de l’attaque. Omote signifie que le mokuju de l’attaquant est en face du mokuju de celui qui reçoit l’attaque quand on se place du point de vue du receveur. (Ura est entre le mokuju de celui qui reçoit et le corps)  
  • Tsuke (frappe): exprime un impératif, un ordre. Il est utilisé durant l’exercice pour indiquer au combattant d’attaquer.
  • Uwadô (partie supérieure de la poitrine): le nom de la cible (remarquez que Omote et Ura sont des attaques qui visent la même cible, Uwadô). Ce terme est surtout utilisé dans le cadre des shiai pour annoncer un point.

Il nous a fallu un long moment pour comprendre que, lors des trois principales attaques (Chokutotsu, Dattotsu et Katotsu), l’attaquant faisait un mouvement similaire. Aucun mouvement circulaire ne doit être fait autour du mokuju de son adversaire pour attaquer. L’attaquant doit effectuer ses attaques simplement et directement. C’est le receveur qui devra faire les changements qui différencieront chaque attaque.

Dans le cas de chokutotsu, celui qui reçoit doit s’assurer que son ouverture est bien établie au-dessus de sa main avant, (c’est pour cela qu’on dit Uwadô: “au-dessus” du dô). En outre, le mokuju du receveur doit être entre le mokuju de l’attaquant et le corps du receveur. (C’est la partie frontale du receveur par le mokuju, d’où le nom Omote)

Veuillez s’il vous plaît réviser avec la vidéo sur le Tsuki. Cette vidéo reprend de nombreux éléments essentiels de l’attaque pour cet exercice.

 

Un exercice basique: Chokutotsu San Bon (3 frappes)

Je pense que c’est l’exercice le plus important car c’est toujours celui que l’on pratique au début et à la fin d’une session d’entraînement. Lorsqu’une équipe gagne le championnat du Japon, ses membres célèbrent cette victoire en démontrant cet exercice tout en étant accompagnés par les encouragements chaleureux de la foule à chacune de leurs frappes. Cet exercice n’est pas exécuté rapidement mais correctement.

On m’a donné deux explications principales pour exécuter la réception des attaques:

  • L’une des explications est que celui qui reçoit laisse l’attaquant prendre le centre et attaquer. L’attaquant doit alors légèrement pousser devant et sur sa droite contre le mokuju du receveur tout en effectuant du seme (menace) pour créer une ouverture. Cela n’est pas exécuté avec un déplacement associé, il faut simplement utiliser les bras et le corps pour prendre la ligne centrale, (celle que le receveur vous laisse prendre), puis produire la frappe en un pas. Lorsque l’attaquant a pris le centre, le receveur ordonne “Tsuke” pour la première frappe et “onaji” (encore) pour les frappes suivantes.  
  • Dans l’autre explication, le receveur crée l’ouverture en déplaçant son mokuju sur sa gauche et l’attaquant suit simplement ce mouvement jusqu’à atteindre le centre puis, à cet instant, le receveur ordonne “Tsuke” ou “Onaji”, comme indiqué précédemment.  

Ces explications verbales ne reflètent peut-être pas ce que l’on fait réellement. La plupart du temps, on fait quelque chose entre les deux possibilités expliquées ci-dessus et aussi quelque chose d’assez proche de “ l’attaquant applique une pression, une menace”. Je suppose que l’ouverture exécutée par le receveur est quelque chose d’assez utile pour les débutants afin de leur apprendre à attaquer tout droit. Je reconnais qu’il y a des bénéfices à exécuter les deux manières. En outre, je pense qu’il est bon de connaître ces deux variantes afin d’avoir simplement une meilleure conscience de ce que l’on fait dans chacun des rôles de l’exercice.

Le receveur laisse volontairement la frappe arriver, puis il prend un tout petit pas pour permettre à l’attaque de se terminer. Dans la vidéo vous pouvez voir que ce pas correspond presque à l’achèvement de la frappe, donc ce déplacement ne doit pas être exécuté avant ou après l’attaque.

Une fois la frappe terminée, le receveur reste immobile, puis l’attaquant retire son mokuju pour revenir en garde (kamae). Ces mouvements doivent être exécutés fermement, proprement et en ligne directe jusqu’à la position kamae. Ne pas laisser la pointe du mokuju se balancer de haut en bas.

Un court moment après le retour de l’attaquant en kamae, le receveur doit faire deux tout petits pas identiques en arrière pour revenir à une distance correcte et recevoir la prochaine frappe.

L’attaquant ne doit pas traîner les pieds lors de ce mouvement. Quel que soit le rôle de l’exercice, si un mauvais déplacement nous a mis dans une position où les choses ne vont pas, on apprend à “gérer la situation” et à se concentrer sur la correction de ses déplacements lors de la prochaine attaque. Okuri (petit déplacement avant la frappe) nous est enseigné comme l’une des pires erreurs en Jukendo. Prendre l’habitude de se corriger après la constatation d’un défaut est considéré comme la meilleure manière d’acquérir de nombreux Okuri.

Lors de cet exercice basique, le ma-ai est établi par le receveur et c’est un élément primordial à maîtriser pour enseigner correctement.

A l’issue des trois frappes, les deux partenaires exécutent une petite frappe entre leurs mokuju respectifs pour indiquer la fin de la partie actuelle de l’exercice. Si le receveur pense que l’attaquant a fait une erreur en dessous de son niveau, il lui laissera souvent la possibilité de refaire l’attaque correctement. Lorsque cela se produit, au lieu de la petite frappe habituelle entre les deux mokuju, le receveur ordonne “onaji” afin de donner une nouvelle chance à son partenaire de produire une attaque correcte.

Lorsque l’exercice est exécuté par des groupes de deux personnes, on change généralement de rôle après que l’un des partenaires a fini d’effectuer ses trois frappes. Lorsque l’exercice est réalisé avec trois personnes, la personne qui a attaqué devient généralement le receveur pour la troisième personne.

A la fin d’un exercice dans lequel les deux partenaires ont fini leurs attaques (trois attaques réalisées de chaque côté donc un total de six frappes), le receveur fait deux pas en arrière pour mettre de la distance, commande “Naore” puis les deux partenaires exécutent Naore et se saluent.

 

Un exercice légèrement plus avancé: Omote à partir d’un to ma-ai (longue distance) avec Hiki Nuki Zanshin (02:02)

D’une distance légèrement plus grande, l’attaquant fait un seul pas pour se rapprocher et mettre une menace (pression) sur Omote. Le receveur ne doit pas réagir face à la pression et doit laisser la frappe se produire. Les mokuju se touchent souvent lors du moment de la menace. A la fin de la frappe, l’attaquant effectue zanshin en retirant son mokuju pour se mettre en garde et recule au même moment de plusieurs petits pas. Dès que la distance de départ a été reprise, la prochaine attaque peut commencer.

Pour le receveur, il est primordial que l’ouverture soit faite clairement afin que l’attaquant apprenne instinctivement les opportunités d’attaque. Si l’ouverture n’est pas exécutée clairement (comme à 02:16), l’attaquant peut être troublé et ne pas savoir ce qu’il doit faire. Apprendre à faire les ouvertures va nous permettre de reconnaître aussi les ouvertures de l’adversaire.

Concernant l’attaquant, apprendre à ne pas se relâcher à la fin du hiki nuki zanshin est important.

 

Exercice légèrement plus avancé: Omote à partir de to ma-ai (longue distance) No Hiki Nuki. (02:35)

Exécutez le même exercice que ci-dessus, en revanche, après la frappe, il n’y a pas de hiki nuki (recul en arrière) zanshin. A la place, l’attaquant effectue un zanshin en restant debout et le receveur recule de deux pas jusqu’à la distance pour la prochaine frappe. Pour l’attaquant, l’un des points clés de cet exercice est de s’assurer d’avoir un déplacement fluide et rapide. Le centre de gravité de l’attaquant ne doit ni monter ni descendre et l’extrémité du mokuju ne doit pas bouger lors de l’attaque.

 

Exercice très commun d’un niveau moyen: Renzoku Tsuki (Tsuki en continu) (02:56)

Dans cet exercice quatre frappes sont exécutées.

A une distance où les mokuju des partenaires se chevauchent d’environ 10 cm, le receveur commande “Tsuzuite Tsuke ».

L’attaquant frappe trois fois. Après les deux premières frappes, au moment où l’attaquant retourne en garde, le receveur recule d’un seul pas (et non de deux) pour retourner à la même distance où les pointes des mokuju se chevauchent de dix centimètres.

Après la troisième frappe le receveur recule de deux grands pas pour arriver à to ma-ai (longue distance), puis l’attaquant exécute un mae tsuki en avançant d’un pas pour arriver plus près, ensuite il effectue la frappe finale de manière fluide et solide. C’est un bon exercice pour le receveur afin qu’il s’entraîne à maintenir une posture correcte tout en reculant.  

 

Un exercice encore un peu plus avancé: Nidan waza (Deux frappes) Omote, Omote (03:09)

Exécuté de la même manière que Omote à partir de to ma-ai avec Hiki Nuki Zanshin, excepté le fait qu’immédiatement après la première frappe, la seconde est produite sur le même emplacement.

Cela demande que le retour du mokuju après la première frappe soit très rapide et solide. En outre, le second fumikomi (entrer de force) doit également être très court. Faire des petits pas lors d’une attaque est quelque chose de très pratique en Jukendo.

 

Ce n’est pas vraiment un exercice très amusant: Je ne suis pas sûr qu’il ait un nom officiel, en tout cas je l’appelle “étourdissements et fatigues » (03:17)

Avec deux receveurs, l’attaquant peut continuellement frapper, pivoter et encore frapper. La distance avec le receveur peut varier: une longue distance est pratique pour s’entraîner à faire des frappes fluides et équilibrées, une courte distance est conseillée pour travailler l’endurance et apprendre à voir les cibles rapidement.

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par Anders Noren.

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